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Poètes du Gué-savoir 

 

Onze poètes furent filmés entre mai 2021 et octobre 2022. Caméra à l’épaule, et surtout mû par un désir de rencontre, je me suis déplacé dans les leurs contrées. Un an et demi durant lequel je les ai questionnés sur leurs langues, leur rapport aux territoires et leurs visions de la poésie. Pour quelques-uns, les troubadours étaient déjà une référence précise ou évoquée ; pour d’autres, la poésie médiévale ne vivait qu’au loin, n’émergeant que dans le choix marginal d’une langue parfois en disparition. J’ai constaté aisément que l’amour, et notamment l’amour de la langue, au cœur de la canso troubadouresque, était naturellement partagé par les poètes du Gué-savoir. Ils parlent de poésie sans oublier le monde, ils parlent de leurs langues sans oublier l’Autre.


J’ai filmé la Galice de Xulio Lopez Valcarcel et Eva Veiga jusqu’à l’atelier de Jaumes Privat dans l’Aveyron, en passant par le village de Silvan Chabaud dans l’Hérault, Barcelone de Susanna Rafart, l’Aragon de Chusé Inazio Nabarro, les Asturies de Xuan Bello et la Provence de Danielle Julien et Guy Mathieu. Onze sensibilités dites en galicien, mirandais, asturien, aragonais, catalan, occitan et provençal m’ont montré un monde de poésie à la fois divers, et par moments homogène dans ce qui en constitue l’élan principal, la force et le rythme de la parole. Néanmoins, une autre poète, en dehors de l’espace linguistique de la Romania, manque : Erín Moure, poète et traductrice canadienne, qui s’est intéressée aux troubadours. Ils sont devenus, dans son œuvre, fondement, force vivante à retraduire et à réécrire. Le détour s’est fait, l’océan s’est traversé, presque à gué.

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Exploration poétique autour des langues romanes et des troubadours

©2025 Diogo Maia

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